Tout comprendre au Phishing
Le phishing est une cyberattaque redoutable qui joue sur des ressorts émotionnels comme la curiosité, le sentiment d’urgence ou l’appât du gain. En imitant des entités de confiance comme une banque, les pirates cherchent à dérober des informations personnelles, financières ou des accès. À l’heure où les cryptomonnaies séduisent un public toujours plus large, souvent néophyte, ces arnaques connaissent un essor inquiétant. Ce guide pratique décrypte les rouages du phishing et livre des conseils concrets pour s’en prémunir.
Qu’est-ce que le phishing ? Définition et mécanismes
Le terme “phishing” est en réalité la contraction de “password” et “fishing”. Il désigne une technique consistant à “pêcher” des données confidentielles en se faisant passer pour un tiers de confiance. L’objectif est de dérober des informations permettant l’accès à des comptes (identifiants, mots de passe) ou des données bancaires.
Aujourd’hui, c’est un moteur majeur de la cybercriminalité. Une attaque par hameçonnage exploite en effet des ressorts psychologiques pour inciter la victime à agir dans l’urgence :
Usurper l’identité d’institutions connues : se faire passer pour le back-office d’une banque, un chargé de mission auprès d’une administration publique,
User de prétextes alarmistes : un problème de sécurité, un souci de comptabilité,
Faire des promesses alléchantes : promettre des cadeaux, offrir un remboursement sur un achat récent.
Comment fonctionne une attaque par phishing ?
Un email de phishing comporte généralement un expéditeur d’apparence légitime (avec souvent des anomalies subtiles dans l’adresse), un message incitant à agir rapidement via des leviers émotionnels (peur, urgence, appât du gain), un lien vers une page web contrefaite imitant un site de confiance (banque, service public) et un formulaire invitant à saisir des informations sensibles (identifiants, coordonnées bancaires).
Exemple concret de message :
***
Objet : [URGENT] Activité suspecte sur votre compte !
Cher client,
Nous avons détecté une tentative de connexion suspecte sur votre espace personnel. Par mesure de sécurité, nous avons bloqué temporairement votre compte.
Pour le réactiver, veuillez vous identifier via ce lien sécurisé : http://www.banqueXYZ-verification.fr/auth?user=29387642
L’équipe sécurité BanqueXYZ
***
Un email de phishing peut se révéler bien plus qu’un simple leurre pour cliquer sur un lien. Outre le lien, l’email peut embarquer des éléments malveillants :
Des pièces jointes vérolées : des documents PDF ou Office, des images, des fichiers zip contenant un malware.
Des liens secondaires : des liens vous menant vers des sites Web infectés déclenchant le téléchargement de malwares.
Le plus dangereux, c’est que ces éléments malveillants s’activent à l’insu de l’utilisateur, sans même qu’il ait cliqué. La simple prévisualisation (notamment sous Windows) peut parfois suffire à infecter le poste !
Quelles sont les différentes variantes du phishing ?
Si les emails restent le vecteur dominant, le phishing a muté. Les fraudeurs ont su multiplier les points de contact pour piéger un maximum de victimes. Parmi les variantes les plus répandues, on trouve les suivantes.
Le “smishing” (contraction de “SMS” et “phishing”)
Le fraudeur se fait passer pour une entreprise ou une administration (opérateur télécom ou impôts, par exemple). Le SMS invoque un prétexte alarmant (“Votre abonnement arrive à expiration”, “Un document est à régulariser”) pour inciter à cliquer sur un lien vérolé. Cette technique est redoutable, car les utilisateurs ont souvent le réflexe de consulter immédiatement un texto. Le format mobile les prive aussi de certains repères visuels pour détecter une anomalie.
Le “vishing” (contraction de “voice” et “phishing”)
Cette arnaque téléphonique met en scène de faux conseillers bancaires, agents du fisc ou techniciens informatiques. Ils jouent sur le registre de la confiance et de l’autorité, pour mettre la victime en confiance au cours d’un appel : un lingo technique impeccable, un ton professionnel, des références à des données personnelles glanées en ligne. Ils invoquent souvent un prétexte d’urgence (“Régulariser un dossier”, “Éviter une panne”) pour précipiter la divulgation d’informations.
Le “spear phishing”
C’est la forme la plus personnalisée du phishing. Le fraudeur vise une entreprise via un salarié spécifique, après avoir récolté le maximum d’informations sur sa cible : sa position dans l’organigramme, ses relations, ses habitudes. En combinant ces informations, il échafaude un scénario sur-mesure pour inspirer confiance : usurpation d’identité d’un collègue ou d’un partenaire, référence à un projet en cours ou à une actualité récente, etc. Le tout est saupoudré d’éléments contextuels crédibles (un cas client à traiter, une facture à payer). Une mise en scène minutieuse pour pousser la cible à cliquer sur un lien malveillant.
Les attaques combinées
La menace est plus forte encore lorsque les attaquants combinent les angles d’attaque. Par exemple :
Un email qui met la pression (“Votre compte est à régulariser”), et qui vous renvoie vers un faux service téléphonique pour “authentifier l’opération”.
Un texto qui incite à rappeler un numéro, où un faux conseiller va guider la victime pour installer un malware.
Une invitation LinkedIn d’apparence anodine, mais qui cache un spear phishing pour pénétrer le logiciel de trésorerie de l’entreprise.
Le danger de ces variantes, c’est qu’elles jouent en effet sur des habitudes différentes. On est moins sur ses gardes quand on consulte un texto, décroche son téléphone ou interagit sur un réseau social. Et les scénarios toujours plus personnalisés font baisser la garde face à des signaux qui d’ordinaire seraient évidents (fautes d’orthographe, logos pixellisés, formules toutes faites).
Quelles sont les conséquences d’une attaque par phishing ?
Au-delà du vol d’identifiants, le phishing expose les victimes à de lourds préjudices : utilisation frauduleuse de données bancaires, détournement de fonds, prise de contrôle de comptes en ligne, usurpation d’identité numérique, chantage, extorsion avec menace de divulgation de données sensibles, perte d’accès à des services essentiels (email, administratif, notamment).
Les conséquences peuvent être dramatiques sur le plan financier, mais aussi en termes de réputation et d’équilibre psychologique. Il faut souvent de longs mois pour réparer les dégâts et obtenir d’éventuels dédommagements. Sans parler de la difficulté à “nettoyer” sa présence en ligne après une usurpation d’identité.
Le phishing peut-il menacer la sécurité d’un smartphone ?
Les mobiles sont effectivement des cibles de choix pour le phishing. La raison est simple : un simple clic sur un lien vérolé peut mener à l’installation d’un malware à l’insu de l’utilisateur. Ce malware est ensuite capable d’espionner les saisies clavier, les SMS et les fichiers… voire de prendre le contrôle total du smartphone !
Les risques sur smartphone sont en effet décuplés avec des usages intensifs propices aux moments d’inattention, une multitude de canaux (mail, SMS, messagerie, réseaux sociaux) et des interfaces petit format qui masquent en partie les URLs.
Le phishing peut-il contourner une authentification à deux facteurs (2FA) ?
L’authentification à deux facteurs (2FA) est un rempart précieux contre le phishing. Elle ajoute une couche de sécurité en complément du mot de passe, souvent via un code temporaire reçu par SMS ou généré par une app. Même si un attaquant met la main sur votre mot de passe, il lui est théoriquement impossible de passer cette deuxième étape.
Mais les fraudeurs rivalisent d’ingéniosité pour contourner la 2FA. Parmi leurs techniques, il y a le phishing en temps réel. Le pirate réplique un formulaire d’authentification avec champ 2FA. A chaque fois que la victime saisit un code, il le réinjecte en temps réel sur le vrai site. Et peut ainsi s’authentifier à sa place. Aussi robuste soit-elle, la 2FA n’est pas une garantie absolue.
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Aller sur YouTubeComment repérer une tentative de phishing ?
Pour déjouer les pièges, voici les points à inspecter systématiquement dans un email :
L’expéditeur du message : toute anomalie (faute, ajout de caractères) est suspecte. En cas de doute, contactez l’organisme par un autre canal.
Le contenu du message : méfiance avec les mises en demeure, le catastrophisme, les fautes manifestes, le manque de personnalisation.
Les éventuels liens : avant de cliquer, survolez le lien pour afficher la vraie destination. En cas de divergence, ne donnez pas suite.
Les pièces jointes inattendues : n’ouvrez jamais de document dont l’intitulé se termine avec une extension inhabituelle (.exe, .vbs, .js).
Sur un site web, vérifiez toujours l’URL dans la barre d’adresse. En particulier le nom de domaine et la présence du cadenas de sécurité (HTTPS). Au moindre doute, quittez la page.
Que faire quand on est sûr d’être face à un email de phishing ?
Vous avez analysé un email suspect, et vous êtes formel : c’est une tentative de phishing. Voici la marche à suivre :
Ne surtout pas cliquer sur les liens ou ouvrir les pièces jointes. C’est la règle d’or. Même par acquis de conscience, pour voir ce qui se passe. Le risque de compromettre votre appareil est trop grand.
Signalez le problème à votre service informatique si c’est un email professionnel. Ils pourront analyser l’incident et prendre des mesures à l’échelle de l’entreprise (blocage de l’expéditeur, alerte des collaborateurs).
Transférez l’email à votre fournisseur de messagerie. La plupart ont un bouton dédié “Signaler comme spam/phishing”. Cela alimente leurs systèmes de détection, pour protéger d’autres utilisateurs à l’avenir.
Supprimez le message de votre boîte aux lettres. Pour ne plus risquer de l’ouvrir par mégarde. Et pour ne pas encombrer inutilement votre espace de stockage.
Changez immédiatement vos mots de passe en cas de doute. Si vous pensez avoir saisi vos identifiants sur un site frauduleux, changez-les sans attendre sur le site officiel. Avec un mot de passe robuste et unique.
Passez votre antivirus. Certains emails de phishing exploitent des failles logicielles pour infecter votre poste, sans même de clic. Si vous avez un doute, un scan approfondi s’impose.
Quels sont les scénarios de phishing propres aux cryptos ?
Les scénarios de phishing propres aux cryptos peuvent être répartis en 3 catégories, selon l’objectif visé par les fraudeurs. Dans tous les cas, les investisseurs perdent gros. Le portail @Scam Sniffer, spécialisé dans la sécurité crypto, recense les attaques au phishing : sur le mois de septembre 2024, par exemple, son outil a recensé 10 805 victimes, pour un préjudice dépassant les 46 millions de dollars.
Dérober les identifiants de compte sur les plateformes d’échange
C’est le scénario le plus courant. Le pirate cherche à mettre la main sur les identifiants (email + mot de passe) donnant accès au compte de sa victime sur les exchanges. Il peut ainsi prendre le contrôle du compte et transférer tous les cryptoactifs qui y sont stockés vers des adresses externes.
Exemples de stratagèmes :
L’attaquant envoie un faux email de Bitpanda ou une autre plateforme connue. Prétextant une activité suspecte, il presse la cible de cliquer sur un lien pour changer son mot de passe. Le lien mène à une copie conforme du vrai site, destinée à voler les identifiants.
Le fraudeur crée de fausses applis mobiles imitant des apps d’exchanges légitimes. En se connectant dessus, l’utilisateur livre sans le savoir ses identifiants. L’arnaqueur les intercepte et les utilise pour piller le vrai compte. C’est ce qui s’est passé avec le portefeuille Metamask en octobre 2024. De fausses publicités sur Google Play renvoyaient vers une appli clone, jusqu’à ce que son développeur Consensys soit alerté par les utilisateurs et y mette fin.
Voler les clés privées donnant le contrôle total des adresses
Ici, l’objectif est de dérober les précieuses clés privées (suites de caractères) prouvant la propriété des adresses de réception des cryptos. Celui qui détient ces clés détient de fait les actifs qui y sont liés.
Exemples de stratagèmes :
L’escroc envoie un mail piégé contenant un malware (un “keylogger”). Si la victime l’ouvre, le virus s’installe en douce. Il enregistre toutes les frappes clavier, notamment quand l’utilisateur saisit sa clé privée pour accéder à son wallet en ligne.
Le malfrat crée un faux site ou une fausse extension de navigateur. Celui-ci imite une solution de wallet légitime (Metamask ou Ledger Live). Quand l’utilisateur importe sa clé pour initialiser ce pseudo-wallet, le pirate l’intercepte en temps réel.
Escroquer la victime avec de faux projets ou investissements
Plutôt que de dérober les accès, certains arnaqueurs vont pousser leurs victimes à transférer d’elles-mêmes leurs cryptos. Ils s’appuient sur les ressorts classiques de l’escroquerie : urgence de l’investissement, fausse rareté ou rendements mirobolants.
Exemples de stratagèmes :
Un influenceur réputé annonce sur Twitter un airdrop surprise. Un airdrop offrant des tokens gratuits à ses followers. Mais le site d’inscription est un leurre qui aspire les cryptos envoyées pour couvrir les “frais de dossier”. Parfois en détournant une vraie transaction signée.
Une pseudo-star lance en fanfare son propre jeton, avec un plan marketing viral. L’opération fait le buzz, le cours s’envole, des milliers d’investisseurs se ruent. Puis d’un coup, l’équipe disparaît avec la trésorerie, le jeton devient une coquille vide.
Quelles sont les mesures pour se prémunir du risque de phishing ?
Musclez vos mots de passe
Optez pour des mots de passe longs (>12 caractères), mélangeant majuscules, minuscules, chiffres et caractères spéciaux. Unique pour chaque compte. Un gestionnaire de mots de passe est précieux pour les générer et les stocker en sécurité.
Déployez une authentification multi-facteurs
Dès que possible, activez une 2FA (code temporaire par SMS/app en plus du login/mot de passe) voire une MFA (3 facteurs indépendants ou plus). C’est contraignant au quotidien, mais très efficace pour verrouiller vos comptes.
H3 : Cultivez le réflexe de la mise à jour
Maintenez vos logiciels et systèmes à jour, en installant sans attendre les correctifs de sécurité. C’est essentiel pour combler les failles exploitées par les emails de phishing pour exécuter du code malveillant à votre insu.
Adoptez une hygiène numérique rigoureuse
N’ouvrez jamais les pièces jointes ou liens d’un expéditeur inconnu, et même en cas de doute avec un expéditeur habituel. Vérifiez scrupuleusement l’identité des interlocuteurs. Et limitez les infos personnelles publiées en ligne : moins il y a d’infos pour construire un scénario crédible, plus le phishing est difficile.
Gardez l’esprit critique face aux “bons plans”
Si une offre semble trop belle pour être vraie, c’est sûrement un piège. Notamment les pubs pour des projets secrets garantissant des rendements miracles, ou les influenceurs qui promettent monts et merveilles. La plupart sont des arnaques. Bitpanda Academy et son contenu sur la sécurité des cryptos est une excellente source pour développer ces réflexes sains.
Rejoignez uniquement des plateformes de confiance
Les acteurs établis de longue date investissent massivement dans la sécurité. Chez Bitpanda par exemple, des audits indépendants valident régulièrement l’efficacité des protocoles. L’authentification multi-facteurs y est imposée pour tous les utilisateurs. Les fonds sont stockés hors-ligne dans des environnements ultra-sécurisés. Ce haut niveau de sécurité chez Bitpanda agit comme un rempart anti-phishing :
La plateforme est beaucoup plus difficile à usurper de façon crédible.
Toute anomalie est vite repérée et communiquée aux utilisateurs.
Même en cas de vol d’identifiants, les pirates ne peuvent pas siphonner les comptes.
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Inscrivez-vous iciConclusion
Ces derniers mois, l’essor de l’IA inquiète le milieu des experts en cybersécurité. Les deepfakes sont de plus en plus utilisés dans des campagnes de phishing, avec des vidéos ultra-réalistes pour usurper l’identité de tiers. Heureusement, l’IA apporte aussi de nouvelles armes aux défenseurs. Les algorithmes de détection des anomalies, les systèmes d’analyse des emails : l’automatisation de la sécurité progresse aussi. L’IA permet d’analyser en temps réel des volumes considérables de données.
Mais l’humain reste le maillon essentiel. Aucun dispositif de sécurité ne peut remplacer la vigilance individuelle et la prise de conscience des risques.
C’est d’autant plus vrai pour les investisseurs crypto. L’écosystème des cryptomonnaies est le terrain de chasse privilégié des adeptes du phishing. Pour plusieurs raisons : des utilisateurs non spécialistes, désireux de ne pas rater le coche, des actifs numériques conservés sur des plateformes en ligne, l’appréhension face aux outils de stockage (wallets chauds/froids). Mais c’est surtout parce que les transactions en cryptomonnaies sont irréversibles de par la nature même de la blockchain. Impossible d’annuler un transfert, même frauduleux.
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Les arnaques crypto évoluent constamment, mais la connaissance reste votre meilleure défense. Bitpanda Academy propose de nombreuses ressources pour vous aider à rester en sécurité dans le monde des cryptos. Découvrez des sujets comme les arnaques crypto courantes, les plus grands risques liés à l’investissement et bien plus encore.
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